31 janvier 2012

Two tree

Ma mère disait (3)

Vous allez voir, quand je serai six pieds sous terre.

29 janvier 2012

Ma mère disait (2)

N'adresse jamais la parole aux étrangers, la nuit, dans ta chambre.

28 janvier 2012

Ma mère disait (1)

Finis ta tisane si tu veux avoir un verre de vin.

22 janvier 2012

«Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien»

...Jusqu'au meurtre, j'ai envie de dire: N'ayons l'air de rien jusqu'au meurtre.
Mais ça personne ne le dira jamais. Encore ce soir j'ai mis le nez dehors et il n'y avait pas d'alarme, pas le moindre signal d'alarme. On m'a offert au moins cinquante sourires, parmi les flocons de neige, dont au moins un ou deux paraissaient réels. De toute façon, je n'y ai vu que du feu.
Il y a ce bonhomme sur ma rue, un gueux, chaque fois je me demande si je rêve: Il se balade l'hiver en camisole, soulève les couvercles des poubelles, y plonge le bras entier, avant d'exhiber des trouvailles qu'on n'imagine même pas. Ce gars pourrait constituer un immense festin de Noël et inviter toute la rue, un de ces quatre. Et je ne doute pas qu'il le fera. Quand on sera tous endormis, ou morts.
Et il a raison d'attendre, les yeux pétillants, le cigare éteint, la barbe jaunie: Les trouvailles seront sans doute multipliées, une fois le patrimoine de l'humanité dilapidé. Perso, je me dis que tant qu'il neige, tant que la neige peut recouvrir ce qui existe...

À choisir entre deux avenues, pour rentrer chez moi, je prendrai celle qui te démolit le cerveau.

15 janvier 2012

Ce qui monte au ciel redescend

Et c'est particulièrement vrai pour les âmes.
L'élan que procure le dernier souffle est suffisant pour une petite visite de courtoisie au ciel, certes, mais l'âme s'écoeure rapidement de ce qui est infini et plat; Le goût des choses limitées, éphémères, le goût des aspérités, revient la hanter, la faire s'écraser comme un pathétique boulet dans la rue ou sur quelconque prélart poussiéreux : Un ballon de cuir épais, farci aux limailles de plomb, qui se déchire la plupart du temps à l'impact, et s'éclabousse jusque dans la tête des vivants. D'où cette expression horrifiée qu'on peut lire sur presque n'importe quel visage solitaire, choisi au hasard de la rue.
D'où aussi cette envie que l'on peut ressentir, à certains moments, de se laisser guider par la lumière chaude qui émane de la façade du moindre bistro, d'y pénétrer en urgence, le visage de travers, et d'y commander un verre d'alcool fort. Cette impression de devoir brûler quelque chose, à l'intérieur de soi, qui cherche à y vivre. Cet éclat d'obus qu'on a dans la tête, et qui dérange, corps spirituel étranger.

Quand une importante masse d'air se refroidit, elle devient plus lourde et descend vers le sol. L'air froid repousse l'air plus chaud qui l'environne. L'air chaud monte et l'air froid s'installe à sa place. Ces deux mouvements de l'air font naître des vents. 

L'on est un peu engourdi en sortant du bar, mais tituber est plutôt rassurant, tellement humain.
L'on aura souvenir, le lendemain, d'un pas de travers, d'un froid humide qui aura voulu nous traverser sans y parvenir. L'on aura su se refermer à temps et s'endormir.
La lumière du nouveau jour s'accompagnera d'une certaine lourdeur. D'une sorte de présence diffuse, éparpillée autour de soi, et non désirée.
L'impression pourrait persister jusqu'au soir et subitement disparaître.

14 janvier 2012

Ouf!

Je priais presque pour qu'on tente de pénétrer mon intérieur. Je serrais déjà les poings, salivais à l'idée de cogner, même si l'agresseur se présentait sans visage, ou avec une sorte de flou à la place de la tête. On voit ça, parfois: Une zone grise à géométrie variable, très pixelisée, avancer sur la rue au dessus d'un corps humain normal (bras, jambes, tronc, etc.) aux gestes quasi-naturels.
Parce qu'une autre nuit rien qu'à rêver ne suffirait plus à me calmer. Il y avait urgence à sortir de cette demi-seconde critique, suspendue dans la noirceur.
Mais je pouvais sentir que l'immeuble avait commencé de s'ébranler, depuis quelques minutes déjà. J'avais pris une entité dans mes filets, j'en savourais la certitude.
Mais la forme se contenta de glisser le long des parois externes de la cage, de les frôler dans une caresse de plus en plus nerveuse, obstinée. Et moi je commençais à grincer des dents, sans pouvoir me contrôler. À tourner de l'oeil. Si la violence n'arrivait pas à se déchaîner, il allait falloir que j'entre à nouveau en dedans percuter le silence, glisser un faux dernier souffle par le conduit d'échappement. Simulacre, encore une fois.
Une idée à pleurer.

8 janvier 2012

2 janvier 2012

Je est un autre; Et toi aussi, tu brilles un peu...

Corps astral et corps physique: presque toujours déphasés!
Sauf chez les illuminés...

C'est signé: Les forces de l'ordre