25 février 2012

Clair/obscur

C'est comme de vouloir serrer dans ses bras un coup de vent. Trop immense.
Ou changer de face pour celle d'un mourant.

Juste avant de m'endormir j'ai voulu l'écrire.
Puis j'ai pensé qu'une telle évidence allait marquer chaque minute de ma vie désormais, de toute façon, qu'il était donc inutile de troubler un aussi délicieux décrescendo pour griffonner encore un autre bout de papier.
Et comme des milliers de fois auparavant, je me suis réveillé en plein goudron, la mémoire vide comme une ampoule de lampe. La gueule à terre.

Tout était à nouveau clair. Et obscur.
Livres jamais lus parmi la poussière du plancher.

18 février 2012

La porte d'à côté

Je change d'idée, je m'en retourne au vingtième siècle, un peu avant ma naissance.
Le visage noir (sur fond noir), celui qui allait dire quelque chose et qui n'avait pas eu le temps de le dire: Le visage enfoui sous la poussière, il vit encore.

Je frappe un noeud pour qu'il se défasse. Petit nuage de sang dans l'eau, mélangé au plâtre.

La lumière de février coule sur le fer forgé. Nostalgie d'émotions fondamentales, rendues caduques: Des cloches d'église qui résonnaient l'après-midi.

Les visages familiers reviendront, passé la nuit de leur disparition.
Les parfums des fleurs sont les paroles d'un autre monde.

14 février 2012

Pour mon pote Charlu... (Le feu de la rue Arcade)

Parce que tu m'as fait rêver avec tes étendues désolées, tes épaves et tes temples entourés de ciels et de terres abandonnés, il m'est venu l'idée de t'offrir cette promenade.
En fait ce petit pélerinage dans le Mile-End, je l'ai fait pour moi d'abord et avant tout, inspiré par cet article, qui m'a permis de savoir où exactement se trouve la maison de Lhasa... Pas question de sortir le Nikon à ce stade, tu comprendras.


Je voulais voir ce parc qu'ils ont l'intention de nommer en son honneur.
Je me suis donc rendu chez Lhasa, rue Groll. Et de là j'ai marché jusqu'au parc -que pour l'instant on nomme «parc Clark», à l'intersection de Clark et Van Horne...


L'ambiance du mois de février ne donne pas nécessairement une impression avantageuse de l'endroit, coincé entre un viaduc, une voie ferrée, ancienne zone industrielle plus ou moins rafistolée, comme on en trouve tant à Montréal. Mais paraît que Lhasa venait se reposer ici pendant les sessions d'enregistrement à Hotel2Tango. L'idée était donc de retracer ce fameux H2T, dont il semble impossible de trouver l'adresse sur le net!
J'ai tout de même fini par comprendre de quel bâtiment il s'agissait... Je vous le présente ici, au risque de démolir la vision romantique que peut-être, à l'écoute des quelques trésors qui y ont été concotés, on peut s'en faire...



C'est donc ça l'Hotel2Tango mon cher Charlu! Et la maison-mère du label Constellation!
Mais jusque là, rien encore de bien intéressant, n'est-ce pas? C'est en quittant les lieux pour rentrer chez moi que j'ai PEUT-ÊTRE fait une découverte!
Derrière le parc Clark, qui deviendra éventuellement le «parc Lhasa de Sela», j'ai remarqué le nom d'une petite rue... tellement petite qu'aucune maison n'y a même officiellement d'adresse. Un bout d'asphalte qu'il est extrêmement facile d'ignorer:


Ben ouais, la rue Arcade! Sachant que Arcade Fire, aussi des résidents du quartier, ont enregistré Funeral à Hotel2Tango... Je me suis permis d'imaginer que PEUT-ÊTRE je venais de comprendre, en partie du moins, l'origine du nom de ce groupe... Ça m'a évoqué aussi les tams-tams qu'on entend parfois, les nuits d'été, dans ces terrains vagues des alentours, derrière les vieilles usines. On aperçoit même, à l'occasion, les lueurs d'un petit feu de camp autour duquel sont rassemblés les musiciens.

En vrac, encore quelques images du secteur... Comme par exemple ici le «jardin Crépuscule», parsemé de petites sculptures, en face de H2T:


Squat et terrain abandonné, que longe la rue Arcade:


Street art, sur un immeuble de l'avenue Van Horne, en face de H2T (qui est aussi un atelier de réparation de guitares), et annonce de chat perdu sur un lampadaire de la rue Arcade:



Alors voilà, cher Charlu! J'espère que cette promenade t'aura plu!
Au delà de H2T, du parc et de la rue Arcade, il y a une voie ferrée que je traverse pour rentrer chez moi.
Au delà de cette voie ferrée, une autre rue sans maison: la rue Marmier!

8 février 2012

Je déclare:

1-Que je ne comprends pas pourquoi le temps passe, ni même le processus de vie, ou comment celui-ci s'interrompt.
2-Que je viens de passer quarante ans la bouche bée, les yeux dans la graisse de beans, à ruminer quantité phénoménale d'hallucinations.
3-Que j'étais prêt et disposé à travailler et capable de le faire chaque jour.