23 mars 2015

Aucune lueur ne meurt

Il s’agit de lumière ce que tu as choisi d’enfouir dans le creux de tes mains vers la fin de cet après-midi puis tout au fond d’une poche de ce pantalon que tu comptes oublier pendant des années au fond du garde-robe sous un bordel de boîtes n’est-ce pas.

Tout ça pour rêver, la nuit. Tout ça pour grincer des dents. Ou peut-être sans raison précise, sachant qu'aucune lueur ne meurt.

Imagine qu’à partir d’un certain moment de ta vie, tu te mettes à entendre une voix grasse, inextinguible, en sourdine, qui marmonne continuellement, sans que tu puisses en comprendre un seul mot. 
C’est affolant au début, puis on tolère. La voix devient hurlante, parfois défonce les murs... On s'habitue. 
Des années passent, avant qu'on puisse ouvrir les yeux même une seconde.

Tu vois cette lumière, ce soir, sous la porte, et le silence alentour?
Ne te lève surtout pas, ne va pas ouvrir.

Je ne sais pas c’est quelle époque et je ne veux pas le savoir. 

 

8 mars 2015

Porte ouverte aux malheurs

Je ne sais pas ce qui me rend tellement fébrile : Soit la perspective d’écrire avec une plume de feu, soit de me perdre dans un pathétique bordel d’images chaotiques et inutiles qui, en fin de compte, composent mon univers mental.

De toute façon, je suis fait comme un rat. La moustache en moins. Je lutte pour trouver une sortie.

C’est comme quand on roule pendant des heures à 140 sur l’autoroute, la nuit, et que d’un coup, sans réfléchir et sans raison, on bifurque pour s’engouffrer dans une sortie bâtarde, minuscule, même pas indiquée, où personne ne va jamais, et qu’on atterrit sur une route de terre cahoteuse, où la seule lumière est celle de nos phares, plaquée sur un mur de noirceur opaque.
On imagine le loup bleu qui viendrait nous accueillir si on avait le malheur d’immobiliser la voiture, d’éteindre le moteur, d’ouvrir la portière et d’attendre quelques minutes, violant l'air pur de notre haleine.

Et puis bien entendu, suivant notre inclination naturelle, on s’arrête, coupe le moteur. On ouvre la portière, détache notre ceinture, et on ose un pas dehors.
On s’avance, dans la noirceur, à pas de loup, la respiration trop ample, des coups de tambour au coeur.

En quête d'éclaircissements.