30 août 2015

L'agrile du frêne

Je ne sais pas pourquoi, ce matin je m'attends à découvrir, par exemple, qu'une famille habitait sur le toit de la maison depuis toujours, sans que je le sache.
Le père, loqueteux, penché au dessus du vide, qui demande à manger pour sa marmaille, dans des gestes d'étranger.
Ou à trouver une bête sauvage tapie au fond d'une mémoire de la cuisine, paniquée.
Ou qu'un boeing a percuté l'une des deux tours jumelles, encore.

Que serait la fête, sans tristesse?

Perdu l'habitude du calme. De la lumière qui se dépose sur un bouquet de fleurs, en paix avec l'ombre. De la rue mouillée, brillante, déserte.

Dans l'attente d'un retour à l'état de panique familier, les boyaux sortis du ventre, suspendus aux branches de l'arbre.

Parmi l'agrile du frêne.