En me réveillant, ce matin, j'ai trouvé un bout de papier à côté du lit sur lequel était griffoné
« William Foesy & blues ». Mon écriture. Ça y est, je me souviens... Je me souviens de ce Foesy, debout, jouant du violon avec une passion innommable, comme sorti d'un tableau de Chagall.
Je suis couché devant lui, la tête appuyée à un tronc d'arbre, mâchouillant un brin d'herbe, incapable de voir distinctement les traits de son visage (une silhouette barbue qui danse devant le soleil) mais goûtant chaque note de sa musique intense, sublime: Une sorte de rigodon lancinant, mélangé à du blues. Impossible de dire où nous sommes. Au paradis, c'est évident... par un après-midi d’été parfait! C'est tout. Fin du rêve.
Je ramasse le bout de papier, allume la cafetière, puis l’ordi... Bien sûr, comme vous l'imaginez, comme vous l'auriez peut-être fait aussi, je tape « William Foesy » sur Google. Apparemment, il en existe un seul sur toute la toile (et seulement 4-5 Foesy au total -un nom rare, qui semble exister aujourd'hui surtout sous la forme de Foisy, en supposant qu'il s'agisse de la même racine), dans les régistres du « Walker Funeral Home » de 1868 à 1889, une résidence mortuaire située à Chesaning, Michigan. Un certain William Foesy y a été enterré le 6 novembre 1886. Impossible d’obtenir quelconque information supplémentaire sur cet homme mort et oublié depuis si longtemps...
De savoir, par exemple, s’il a jamais joué du violon.
Je ferme l'ordi, enserre la tasse de café à deux mains. Dehors il neige.
William Foesy & blues by MarmierMan
william foesy live at the walker funeral home (1886 recordings)
RépondreSupprimerTant de personnes espèrent être découvertes et aimées de leur vivant. De là où il est, lui, poursuit sa quête.
RépondreSupprimerARC-en-Gello: T'es un rigolo... j'attends toujours un lien qui mènerait à ton éventuel blogue...
RépondreSupprimerPieni, acceptez mes salutations distinguées.
Bonne nuit à vous deux. Faites attention de pas vous enfarger dans vos rêves ;)