22 janvier 2012

«Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien»

...Jusqu'au meurtre, j'ai envie de dire: N'ayons l'air de rien jusqu'au meurtre.
Mais ça personne ne le dira jamais. Encore ce soir j'ai mis le nez dehors et il n'y avait pas d'alarme, pas le moindre signal d'alarme. On m'a offert au moins cinquante sourires, parmi les flocons de neige, dont au moins un ou deux paraissaient réels. De toute façon, je n'y ai vu que du feu.
Il y a ce bonhomme sur ma rue, un gueux, chaque fois je me demande si je rêve: Il se balade l'hiver en camisole, soulève les couvercles des poubelles, y plonge le bras entier, avant d'exhiber des trouvailles qu'on n'imagine même pas. Ce gars pourrait constituer un immense festin de Noël et inviter toute la rue, un de ces quatre. Et je ne doute pas qu'il le fera. Quand on sera tous endormis, ou morts.
Et il a raison d'attendre, les yeux pétillants, le cigare éteint, la barbe jaunie: Les trouvailles seront sans doute multipliées, une fois le patrimoine de l'humanité dilapidé. Perso, je me dis que tant qu'il neige, tant que la neige peut recouvrir ce qui existe...

À choisir entre deux avenues, pour rentrer chez moi, je prendrai celle qui te démolit le cerveau.

4 commentaires:

  1. Foute caca! J'ai la toune dans la tête maintenant...

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  2. Ça faisait quelques jours que j'étais ermite. Heureuse de sortir, et de voir qu'au croisement des ruelles, tu écris toujours,avec une telle profondeur!
    T'as l'adresse de ces poubelles généreuses? Le dumpster diving d'hiver, ça demande beaucoup de volonté...

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  3. Merci, Foxylady.
    Re-bienvenue sur la terre.
    Les poubelles sont celles de la rue Marmier, juste derrière la track de chemin de fer.
    Y a toujours des trésors à rabais, les soirs de poudredrie...

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