15 janvier 2012

Ce qui monte au ciel redescend

Et c'est particulièrement vrai pour les âmes.
L'élan que procure le dernier souffle est suffisant pour une petite visite de courtoisie au ciel, certes, mais l'âme s'écoeure rapidement de ce qui est infini et plat; Le goût des choses limitées, éphémères, le goût des aspérités, revient la hanter, la faire s'écraser comme un pathétique boulet dans la rue ou sur quelconque prélart poussiéreux : Un ballon de cuir épais, farci aux limailles de plomb, qui se déchire la plupart du temps à l'impact, et s'éclabousse jusque dans la tête des vivants. D'où cette expression horrifiée qu'on peut lire sur presque n'importe quel visage solitaire, choisi au hasard de la rue.
D'où aussi cette envie que l'on peut ressentir, à certains moments, de se laisser guider par la lumière chaude qui émane de la façade du moindre bistro, d'y pénétrer en urgence, le visage de travers, et d'y commander un verre d'alcool fort. Cette impression de devoir brûler quelque chose, à l'intérieur de soi, qui cherche à y vivre. Cet éclat d'obus qu'on a dans la tête, et qui dérange, corps spirituel étranger.

Quand une importante masse d'air se refroidit, elle devient plus lourde et descend vers le sol. L'air froid repousse l'air plus chaud qui l'environne. L'air chaud monte et l'air froid s'installe à sa place. Ces deux mouvements de l'air font naître des vents. 

L'on est un peu engourdi en sortant du bar, mais tituber est plutôt rassurant, tellement humain.
L'on aura souvenir, le lendemain, d'un pas de travers, d'un froid humide qui aura voulu nous traverser sans y parvenir. L'on aura su se refermer à temps et s'endormir.
La lumière du nouveau jour s'accompagnera d'une certaine lourdeur. D'une sorte de présence diffuse, éparpillée autour de soi, et non désirée.
L'impression pourrait persister jusqu'au soir et subitement disparaître.

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