17 janvier 2015

Torréfaction du malt

Ça m’effraie, cette histoire de ne pas pouvoir sortir de sa tête.
On ne le comprend bien que quand on hallucine, que quand ce moment dure, un tronçon de rue en plein occiput, suspendu.

Je veux me faire voir des étoiles, à coup de dettes à payer, à coup du sentiment étrange d’être sur la terre en train de respirer ; À coup de panique parce que la nuit commence, le verbe coincé entre les dents, à moitié soûl, à l’âge de quarante-trois ans, avec la perspective de peut-être demain pouvoir ramper comme une limace sur un misérable morceau de sucre probablement salé.

Mais d’où vient qu’on aime la bière?

Je veux me faire voir des étoiles lourdes, grasses du carburant de la terre ; des étoiles noires éphémères qui s’éteignent à coups de tessons de bouteille au milieu du cerveau ; qui dégoulinent toute la nuit sur le ciment dur où s’interrompt la pensée noire de monde obscur.

Poussière cérébrale semblable à de la neige ; Engrenage de plomb et d’asphalte mélangés ; Terre noire d’une clarté au bord du rêve ; Montagne de lieux écroulés.
Lumière confidentielle du ciel.

Ce que j’aime c’est sombrer.



6 commentaires:

  1. Au sombre héro de la bière... désolée mais ça jouait en boucle dans ma cervelle. Y'a des pépites pour moi dans ton texte. Je retiens celle-ci.

    «Je veux me faire voir des étoiles lourdes, grasses du carburant de la terre ; des étoiles noires éphémères...»

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  2. Merci.
    Ah oui, ce passage-là, par contre, je l'ai pris dans une chanson de Marie-Mai. J'ai oublié de mettre les guillemets.

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  3. Jip marche beaucoup par mimétisme. Ne jamais oublier ce détail.

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  4. Très beau texte !
    Ça sent le vécu, les tripes, la vie.
    Les mots sont autant d'étoiles...

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