23 mars 2015

Aucune lueur ne meurt

Il s’agit de lumière ce que tu as choisi d’enfouir dans le creux de tes mains vers la fin de cet après-midi puis tout au fond d’une poche de ce pantalon que tu comptes oublier pendant des années au fond du garde-robe sous un bordel de boîtes n’est-ce pas.

Tout ça pour rêver, la nuit. Tout ça pour grincer des dents. Ou peut-être sans raison précise, sachant qu'aucune lueur ne meurt.

Imagine qu’à partir d’un certain moment de ta vie, tu te mettes à entendre une voix grasse, inextinguible, en sourdine, qui marmonne continuellement, sans que tu puisses en comprendre un seul mot. 
C’est affolant au début, puis on tolère. La voix devient hurlante, parfois défonce les murs... On s'habitue. 
Des années passent, avant qu'on puisse ouvrir les yeux même une seconde.

Tu vois cette lumière, ce soir, sous la porte, et le silence alentour?
Ne te lève surtout pas, ne va pas ouvrir.

Je ne sais pas c’est quelle époque et je ne veux pas le savoir. 

 

7 commentaires:

  1. Curieux ton texte que je lis ce matin. J'ai rêvé à toi cette nuit. Nous étions entre Québec et Montréal (je pense) mais dans aucun lieu précis. Ni dehors, ni dedans de rien ou de tout. Aucune idée de l'époque non plus, ni de quelle année. C'est un rêve de présence. Enfin... c'est l'heure du café en te relisant plus éveillée. Merci pour les mots.

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  2. Cool!
    Mais je vais te confier un truc assez fou aussi.
    J'ai eu envie à un moment d'introduire le 1er mai quelque part dans ce texte, peut-être dans le titre.
    Je voulais évoquer la naissance, ou l'idée de temps qui passe. Puis j'ai écarté cette référence trop personnelle...
    Qui m'a bien sûr fait penser à toi!

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  3. Hé! Hé! T'es le seul autre premier mai que je connaisse. :)

    Depuis que je vais voir un chamane, mes rêves ont retrouvés leurs forces. J'avais bloqué car trop intense mais comme je suis entrain de faire la paix avec le volcan et d'arrêter de l'éteindre et d'en avoir peur, les songes se manifestent à nouveau. C'est un dialogue avec mon inconscient qui me manquait.

    Quand je me suis réveillée, ce qui m'a habitée de ce rêve, c'est comment l'on peut se souvenir de l'empreinte de l'essence de l'autre longtemps, beaucoup plus vivace que le souvenir lui-même. L'être c'est de la particule qui est plus réel que le décor.

    Enfin.

    C'est difficile à expliquer, c'était dans le ressenti plus que dans le descriptif. C'est pourquoi je réitère présence.

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  4. Haha...
    On est plogués, Mimi!
    Sans doute à cause des blogues.
    Et aussi de cette histoire de 1er mai.
    Ça me plaît bien, ce rapport.
    Moi aussi je garde assez clairement l'empreinte de ta présence, même si les circonstances de ta vie actuelle me sont inconnues.
    Tu diras salut au chamane de ma part!

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  5. "Le rêve est la pire des drogues, parce que c'est la plus naturelle de toutes". -Pessoa

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  6. Sacré Pessoa! :) C'est pas une drogue mais une langue qui demande de l'attention pour se développer et que si on l'oublie, elle se tait.

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